ENTRETIEN AVEC ALI GHANEM AVEC LE SOIR D'ALGÉRIE (ARTICLE DE PRESSE)
FICHIER PDF
FICHIER WMV(VIDEO)
Date/Heure :
Sigle : Code :
Nom Long :
Nom (Anglais) :
Résumé (Anglais) :
Résumé :
«Aucun film algérien n'est rentable» Entretien réalisé par Hocine T. Le dernier film d'Ali Ghanem traite de thèmes et de questions d'actualité liés à la communauté algérienne établie en France : espoirs, déchirements, conflits de générations, difficultés d'intégration, chômage… C'est l'histoire d'un retraité qui ne sait pas si son avenir est en Algérie ou en France. Il est dans un bateau et il voit sa vie se dérouler comme un film. Chacun sa vieest une comédie dramatique d'une durée de 93 mn dont Ali Ghanem a écrit le scénario il y a pas mal de temps déjà. Il nous parle notamment de la difficulté à réaliser un film non commercial. Le Soir d'Algérie : Votre dernier film Chacun sa vie voit enfin le jour après une dizaine d'années de galère. Vous commencez à le présenter au public… Ali Ghanem : Oui, il avait été projeté en avant-première à la salle El- Mouggar, Alger. Ensuite, il y a eu le Festival du cinéma africain de Khouribga, au Maroc, où le film était en compétition. Dernièrement, je l'ai présenté à Naïrobi lors d'une rencontre organisée par une institution culturelle kényane. Pour autant, ce n'est pas encore une œuvre achevée. Je ne peux pas me satisfaire de l'actuelle version arabe sous-titrée, j'ai envie d'enrichir cette production, tourner de nouvelles scènes pour la version internationale. Il reste aussi à gonfler le film, passer du numérique au 35 mn. Ce n'est donc pas fini ? Il me manque l'argent nécessaire pour fignoler tout cela. Il ne faut pas oublier, non plus, qu'il s'agit de ma première expérience comme producteur. Pourtant, cette production a été soutenue financièrement par l'Etat algérien… Ali Ghanem ne fait pas du cinéma commercial. Je me considère plutôt comme un auteur. Pour moi, un film n'est jamais fini… Il est vrai que je n'aurais pas pu réaliser ce film s'il n'y avait pas eu les aides financières du ministère de la Culture et de la Télévision algérienne. Il y a eu aussi l'entrée des sponsors que sont l'Onda, la Sonatrach et Mobilis. Toute cette gymnastique pour obtenir un budget même pas complet, n'est-ce pas révoltant ? Ici, les rares productions qui arrivent à voir le jour se font accidentellement, le plus souvent liées à un anniversaire ou une manifestation culturelle. Il n'existe pas une production dans la continuité, autrement le budget alloué au cinéma serait conséquent et on financerait les films à 100%. Les porteurs de projets sont alors obligés de se rabattre sur le Fdatic et espérer grappiller d'autres soutiens. C'est pourquoi je le dis et je le répète : les cinéastes algériens passent leur temps à quémander des sous auprès des organismes étatiques, ou à l'étranger, au lieu de faire leur métier. Ils sont devenus des mendiants. Et pourquoi cette situation humiliante ? Parce que l'Etat algérien ne veut pas produire leurs films à 100%. Quant aux producteurs privés, ils n'ont aucune raison d'être du moment qu'aucun film algérien n'est rentable sur le territoire national. Les cinéastes algériens n'ont pas pu prendre leur destin en main. Malheureusement, les détenteurs du pouvoir n'ont pas encore compris qu'un peuple a besoin de culture pour être heureux. Les gens ont besoin de loisirs pour être bien dans leur peau et, ainsi, devenir créatifs, productifs, dynamiques… Il existe tout de même des réalisateurs qui bénéficient d'un budget conséquent… C'est une question de rapports de classes. Dans le secteur audiovisuel, il y a les riches et les pauvres. Forcément, cela entraîne une discrimination, le favoritisme. Pour quelle raison certains réalisateurs ont-ils droit à un budget énorme et pas les autres ? Par exemple, Hors-la-loi de Rachid Bouchareb ou Ben Boulaïd d'Ahmed Rachedi pourront-ils être rentabilisés ? Simplement, je veux dire que produire un film dans les conditions actuelles, c'est faire un film local exclusivement. Bien sûr, il y a des situations qui ne peuvent que profiter à certains escrocs qui continuent de faire leur beurre… Vos propos sont un peu amers… Non, car je suis un polémiste. J'aime faire de la provocation sur un sujet donné, provoquer pour mieux construire. Ali Ghanem est un cinéaste de l'immigration, qui n'est pas bien connu en Algérie. Vous êtes pourtant invité partout ailleurs comme conférencier et romancier, vous avez même collaboré à des journaux… En Algérie, je suis un marginal. Ailleurs, je suis au contraire respecté pour mes idées. Mon roman Une femme pour mon fils a été traduit en sept langues, alors que Le serpent à sept têtes, mon second roman, a connu un succès de librairie aux Etats- Unis, car traduit en anglais. Mon prochain livre, chez Flammarion, a pour titre C'est quoi le bonheur ? On m'invite à donner des conférences aux Etats-Unis, en Europe, en Asie… Sauf dans les pays arabes où il n'existe pas de liberté d'expression. Pour vous, c'est quoi un grand écrivain ? Un grand écrivain est universel, il est lu aussi bien à New York qu'à Tombouctou. Par exemple Rachid Boudjedra ou Yasmina Khadra sont traduits et édités à l'étranger. Par contre, Hamid Grine n'est pas édité à l'étranger. Revenons à votre film. Pourquoi ne pas l'avoir produit exclusivement en France ? En France, il n'est pas facile de faire un film. On te donne de l'argent à condition d'être rentable. En Algérie, on te donne de l'argent car tu fais partie d'un groupe culturel. Tu es subventionné. Le prochain film d'Ali Ghanem ? Une comédie sur un homme qui mène une double vie. Il est partagé entre une Européenne et une Arabe. Je suis en phase de préparation. H. T.
Site Internet d'origine:
Ouvrir
Pays ALGÉRIE Région Ville
Site Web Exterieur :
Ouvrir
Email :
Ecrire
Vidéo :
modification :
0000-00-00 00:00:00
création :
2020-12-26 20:00:48
CHIFFRES ASSOCIE(S) :
Pas de données chiffrées pour cet élément
Objets associés à ENTRETIEN AVEC ALI GHANEM AVEC LE SOIR D'ALGÉRIE :
abonné :
oeuvres
(Sans Date Actif)
  
ARTICLE DE PRESSE